L’attentat de Nice marque cette année 2016 du sceau de l’horreur et de l’hébétude. Ce triste 14 juillet endeuillé par un attentat meurtrier fera de l’année 2016, une des ces années qu’on oublie pas, qu’on voudrait oublier mais que le mémoire s’entête à retenir et que l’Histoire de toute façon va retenir.
Que sait-on ? L’homme a loué un poids lourd blanc et a foncé dans la foule dans cette nuit du 14 juillet juste après les feux d’artifice. Il souhaitait faire le maximum de victimes, on parle de plus de 80 morts actuellement dans cet attentat commis sur la Promenade des Anglais dans le centre de Nice, le cœur de cette belle ville touristique.
L’homme, le terroriste est un tunisien vivant en France. Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, c’est son nom. Cette personne jette une ombre supplémentaire sur la Tunisie. Pourtant la Tunisie a su se réformer, et faire face au terrorisme. Depuis plusieurs mois, la Tunisie livre une lutte sans merci contre les incursions de terroristes issus des rangs de Daesh notamment en Libye.
Au point que son tourisme repart, que les séjours dédiés à une chirurgie esthétique en Tunisie n’ont jamais été aussi nombreux et que des villes comme Tabarka indiquent avoir recensé une augmentation significative du nombre des arrivées depuis le début de l’année 2016.
Nous tunisiens qui aimons les autres, quelles que soient leurs origines, nous ne nous reconnaissons pas dans les agissement de ce tunisien qui vivait en France, et qui à ce titre n’avait pas à y commettre l’irréparable. Nous habitants des vieux quartiers de Tunis ou des nouvelles résidences de banlieues, nous ne comprenons pas cet acte, parce qu’il déroge à ce que nous aimons dans l’humanité.
Nous tunisiens des villes de Sfax, de Bizerte ou de Sousse, nous avons avec les Autres un rapport décisif, multiséculaire qui est fait de rencontres, d’échanges, de tensions parfois mais jamais de haine. L’attentat de la nuit du 14 juillet à Nice ne devrait pas jeter cette ombre sur nous et pourtant nous la sentons alors même que nous savons que ce terroriste ne nous ressemble pas, et que dans sa folie meurtrière, il a tué des gens qui eux aussi avaient de la famille à Tunis, à Alger ou à Rabat, c’est-à-dire dans ces villes capitales de pays où normalement il devait croire exister des gens comme lui pour lesquels il luttait.
Non, cet attentat,nous n’en voulons pas. Ni de près, ni de loin, ni pour d’obscurs relents de revanche et encore moins de vengeance ; il n’est pas dans l’esprit de la Tunisie, il n’est pas dans l’esprit de l’humanité que nous souhaitons et que nous tâchons de faire vivre tous les jours dans nos rapports entre tunisiens et nos rapports avec les français ou les tunisiens qui vivent en France, à Nice ou ailleurs.
Il a choisit de faire des victimes. Ces victimes de l’attentat de Nice, on nous dit qu’elles venaient de tous les horizons et qu’elles avaient tous les âges. Ce n’est donc pas une communauté qui était ciblée, c’était des gens heureux d’être là, faisant la fête non pas forcément pour les symboles du 14 juillet mais pour faire la fête, parce que c’est l’été et parce que la France déjà peinée par les attentats du 13 Novembre avait envie d’un répit.
Ces gens marchant sur la bien nommée promenade des Anglais avaient envie de passer une belle soirée, de ce droit que les terroristes n’aiment , le droit d’aimer la vie.
Oui triste journée du 14 juillet 2016.