La tentation de la perfection est maligne. C’est un thème récurrent de la littérature, un thème même devenu mythologique qui se manifeste dans notre langage usuel.
En point de mire, cette folie de la créature hyper forte, hyper douée et qui en devient monstrueuse par son asymétrie radicale avec le reste de l’humanité.
Arte a voulu parler une autre forme de dérive perfectionniste : celle de la beauté. Supervénus, c’est une vidéo troublante où l’on assiste avec horreur aux transformations successives d’une femme sous la houlette médicale mais féroce d’un chirurgien esthétique.
La force de ce petit film animé est augmentée par le parti pris de situer le chirurgien en-dehors du champ central du regard grâce à un joli procédé technique qui personnalise le praticien par une main gantée dotée d’un instrument et agissant comme une sorte de peintre inhumain.
Injections de Botox, liposuccion, jambes plus longues…Toute la litanie des interventions proposées par les chirurgiens parisiens ou par ceux du marché chirurgico-touristique y passent et donnent à cette courte oeuvre un air de manifeste qui en explique peut-être le succès sur Youtube avec déjà plus de 250 000 vues et une mesure de restriction pour les plus jeunes.
Supervenus est à voir ici : https://www.youtube.com/watch?v=Z-A2NE6mA64
